Une autre caractéristique de la zone a étude est le nombre considérable de sources thermales déjà utilisées à l'époque romaine. La toponymie (ancienne et moderne) s'avère une aide fondamentale pour connaître la véritable importance du phénomène thermal dans ces régions. Cinq anciennes villes d'eaux (Aquae) sont testifiées dans la zone au Nord du Duero, ce qui illustre l'importance du thermalisme entre les caractéristiques principales qui ont provoqué l'apparition du noyau urbain. La présence des toponymes modernes Caldas -et ses dérivés- (testifié 7 fois et qui provient directement du (Aquae) Cal(i)dae romain) ou Baños -et ses dérivés- (testifié 8 fois et qui provient directement du Balinea romain) nous parle de l'importance du thermalisme à la fois à l'époque romaine et dans les cultures postérieures.
Zone de sources thermales utilisées depuis plus de deux millénaires,
le Nord-Ouest de la prouincia Tarraconensis et le Nord de la prouincia
Lusitania nous offrent 26 établissements d'eaux thermales exploitées
à l'époque romaine dont 17 présentent une épigraphie
votive d'intêret.
1) INVENTAIRE DES ÉTABLISSEMENTS ROMAINS
*1) GUITIRIZ (Lugo, Espagne). Sans données archéologiques.En relation avec l'établissement thermal romain est apparue une inscription dédiée à la déesse Coventina(2). Le caractère de divinité thermale de Coventina est bien établi grâce à l'épigraphie apparue dans la station Brocolitia du Mur d' Hadrien en Britannia(3).
*2) LUGO (Espagne).Imbriqués dans l'actuel Balneario de Lugo on constate les restes de plusieurs salles construites en mor-tier et ardoise qui appartiennent à l'établissement romain(4). Il s'agit d'un complexe thermal situé hors du centre du Lugo romain, dans les rives du Miño. Une des salles, bien conservée semble l'apodyterium. L'épigraphie romaine de Lugo trouvée intra muros ne peut pas se mettre réellement en relation avec cet établissement thermal(5);il faudra attendre des fouilles projetées pour entreprendre l'étude approfondie du site.
*3) BAÑOS DE GUNTIN,Guntín (Lugo,Espagne). Sans données de l'épigraphie ni de l'archéologie, les toponymies ancienne et moderne servent de base pour défendre qu'il s'agissait d'une cité d' eaux à l'époque romaine. Le nom ancien était Aquae Quintiae (It.Ast. II) -'Udata Kouíntina (Ptol. II,6,27)(6).
*4) SANTA CRUZ DE LOYO, Paradela (Lugo,Espagne). Sans données archéologiques seulement l'épigraphie permet de mettre en relation le site avec le sujet qui nous intéresse.L'apparition d'une inscription dédiée à Coventina permet de proposer l'existence hypothétique dans la zone d' un établissement thermal romain(7).
*5) CALDAS DE CUNTIS, Cuntis (Pontevedra, Espagne). L' établissement thermal moderne se situe sur les restes du précédent datable de l'époque romaine. Des offrandes monétaires à la source sont constatées depuis l'époque des Julio-Claudiens jusqu'au Bas-Empire(8). Deux autels de texte identique apparûrent dans les proximités des sources thermales avec des dédicaces aux Nymphes(9)
*6) CALDAS DE REIS (Pontevedra,Espagne). L' établissement thermal moderne semble se situer sur les restes d'un précédent, probablement romain. La localisation plus acceptée de la mansio Aquis Celenis (It. Ant. 430,3; Rav. IV,45-321,8-) est Caldas de Reis. Vers 1798, entre les fondements d'une construction balnéaire de l'époque romaine aparût un autel dédié à EDOVIUS(10), divinité indigène de la source thermale.
*7) MONDARIZ (Pontevedra,Espagne). Lors de la construction de l' établissement thermal moderne apparûrent des restes de piscines et canalisations romaines(11). Aucune épigraphie votive ne peut se mettre en relation avec le site, mais la toponymie moderne des environs est très suggestive(12).
*8) ORENSE (Espagne). Les sources thermales d' Orense, nommées Las Burgas(13), ont été l'objet en 1987 d'une fouille, malhereusement le niveau romain dans la zone d'excavation était mince et trop près de la nappe phréatique et les résultats peu interessants. De toutes façons l'apparition de matériel romain permet de dater provisoirement l'exploitation de la source thermale entre le Ier et le IVè siècles(14). Auparavant et dans les alentours de Las Burgas était apparu un autel dédié aux Nymphes(15).
*9) BAÑOS DE MOLGAS (Orense,Espagne). Semble correspondre à la mansio Salientibus (It.Ant. 428,4; Rav. IV,45-320,5-)(16).Les testifications de canalisations, piscines et basements autour de la source semblent permettre la défense de l'existence d'un établissement thermal romain(17). Dans les environs et réutilisée dans une église préromane apparût une inscription dédiée aux Nymphes(18).
*10) BAÑOS DE BANDE, Bande (Orense,Espagne). Correspond a la mansio Aquis Querquernis (It.Ant. 428,2; Rav. IV,45-320,3-; Ptol. II,6,46)(19). Les fouilles réalisées depuis 1975 par A. Rodríguez Colmenero ont mis à découvert un camp militaire, la zone de la source thermale pose des problèmes énormes à cause de l'affleurement de l'eau thermale. Avant la construction du barrage las Conchas qui inonde la zone la plupart de l'année on pouvait constater l'existence de restes de l'établissement thermal romain, quelques uns engloutis dans les édifices modernes. Un autel dédié aux Nymphes apparût près de la source thermale(20).
*11) BAÑOS DE RIO CALDO, Lovios (Orense,Espagne). Correspond a la mansio Aquis Originis (It.Ant. 428,1; Rav. IV,45-320,2-). Les restes romains sont peu importants mais suffisants pour défendre l'existence d'un établissement thermal(21).
*12) CHAVES (Portugal).Cette importante ville d'eaux porta plusieurs noms dans l'antiquité, AD AQUAS (It.Ant.422,6; It.Ast. IV); 'Udata Laía (Ptol.II,6,39, probablement le plus ancien changé postérieurement à l'époque flavienne) et AQUAE FLAVIAE (CIL II,4779-4783,2477, entre autres(22)).La moderne ville de Chaves a englouti l'ancienne et aucun reste important ne subsiste(23). Heureusement deux inscriptions aux Nymphes(24) et probablement une autre à Isis(25) nous parlent du culte des eaux thermales à Aquae Flaviae.
*13) CALDELAS (Amares, Portugal). Sans testification archéologique importante, la toponymie moderne (Caldelas dérive de Caldas) et l'épigraphie (deux inscriptions dédiées aux Nymphes(26)) permettent de défendre l'utilisation à l'époque romaine des eaux thermales de la localité(27).
*14) CALDAS DAS TAIPAS, Caldelas (Guimaraes,Portugal). Dans le années 50 du siècle dernier se conservaient encore les restes de l'établissement thermal romain duquel ne subsistent que quelques tegulae au Musée Martins Sarmento à Guimaraes(28).
*15) CALDAS DE VIZELA (Guimaraes,Portugal).De l'établissement romain en ruines subsistaient encore vers la moitié du siècle dernier de nombreuses piscines,salles en voûte et mosaïques(29). Deux inscritions dédiées à Bormanicus(30) sont apparues dans les abords de l'etablissement moderne.
*16) SAN VICENTE DO PINHEIRO, Pinheiro (Penafiel,Portugal). Les eaux de la localité possèdent une forte minéralisation et des propiétés curatives mais ne sont pas thermales. La fouille de l'établissement fut publiée en 1902 et les résultats sont controversés. La distribution entre calidarium et frigidarium pose des problèmes, peut-être parce que l'intêret principal de la pratique balnéaire était l'immersion dans les eaux curatives plutôt que la réalisation du bain hygiénique(31).
*17) CALDAS DE CANAVESES (Marco de Canaveses, Portugal). De l'établissement thermal romain subsistaient vers 1900 des piscines, des mosaïques et des restes de fondements(32).
*18) BEM-SAUDE, Moncorvo (Bragança,Portugal). La source thermale est enterrée et mériterait une fouille; Santos/ Cardozo mettent en relation avec l'endroit un autel dédié aux Nymphes apparu deux km. en aval(33).
*19) BANHOS DE ARIOLA, Outeiro de Gatos (Meda,Portugal). Restes probables d'un établissement thermal romain(34).
*20) CALDAS DE LAFOES, SAO PEDRO DO SUL (Viseu,Portugal). Les restes de l'établissement thermal romain étaient nombreux à la fin du XVIIè siècle, notamment deux piscines(35). Une inscription dédiée par A. Plautius Decianus semble pouvoir se mettre en relation avec la construction de l'édifice. Une inscription a Mercurius Augustus Aquaecus fut trouvée près de la première dans la piscine romaine(36).
*21)RETORTILLO (Salamanca, Espagne). Autour de l'établissement thermal moderne ont été trouvés des restes de fondements romains, des monnaies, tegulae, céramique. Une inscription dédiée aux eaux, AQUIS ELETESIBUS et une offrande de 6 monnaies d'or apparûrent ensemble dans les travaux de construction du complexe thermal moderne(37).
*22) BAÑOS DE MONTEMAYOR (Cáceres,Espagne). Imbriqués dans l'édifice moderne on retrouve des restes romains:une salle ronde de 8 m. de diamètre avec piscine. Une autre piscine carrée et une fontaine existaient encore au XVIè siècle(38). L'épigraphie romaine est très nombreuse, 7 dédicaces aux Nymphes, 6 aux Nymphes Caparenses, une aux Nymphes de la source et 3 a Salus(39).
*23) BAÑOS DE LEDESMA (Salamanca,Espagne) Dans l'établissement actuel subsiste une grande salle probablement romaine(40).
*24) BAÑOS DE VALDELAZURA,Plasencia (Cáceres,Espagne). Des restes romains peu importants et une inscription très probablement dédiée a Salus ont été détectés dans le lieu(41).
*25) FUENTE DE LA MORTERA, San Juan de Tremañes,Gijon (Asturias, Espagne). Des restes de piscines en mortier, tegulae, une monnaie d' Antonin le Pieux et une inscription dédiée a Fortuna Balnearis(42).
*26) LA CALDA,BOÑAR (León,Espagne). Autour de la source
d'eau thermale de La Calda dans une zone de toponymie très suggestive
est apparue une inscription dédiée à Fons par un personnage
de profession aquilex(43).
2) CARACTERISTIQUES DU CULTE THERMAL
*1) IMPORTANCE DES DIVINITES INDIGENES.Dans la zone au Nord du Duero
se situent les uniques testifications dans la Péninsule Ibérique
de divinités des eaux thermales à dénomination non
romaine. Malgré leurs différences les 5 inscriptions (deux
à Coventina -Guitiriz et Santa Cruz de Loyo- deux à Bormanicus
-Caldas de Vizela- et une à Edovius -Caldas de Reis-)montrent le
trait commun du choix de réaliser le voeu à des divinités
indigènes.Il s'agit de documents qui testifient un degré
d'acculturation moins développé que celui que présentent
ceux du reste des provinces hispaniques. Sans doute le choix de la langue
latine et du véhicule matériel de type romain illustre que
les dédicants ont déjà perdu les façons prerromaines
de réaliser le voeu (malheureusement inaccessibles pour nous à
présent). Mais le nom de la divinité n'a pas encore été
substitué et justement ce fait résulte l'unique moyen que
nous possèdons pour pénétrer dans la réalité
religieuse prerromaine de la zone ce qui nous permet de proposer que le
développement du thermalisme possède dans ce territoire des
origines prerromaines. Malheureusement en ce moment aucun établissement
thermal de ce type n'a été retrouvé et c'est uniquement
dans le terrain de l'hypothèse qu'il est possible de proposer que
de la même façon que l'on commence à connaître
des installations de bains hygièniques dans les villages de la culture
"castreña" (les monuments du type pedra formosa(44))
on arrivera un jour à détecter les installations prerromaines
d'utilisation des eaux thermales où s'est développé
le culte que nous étudions. En ce qui concerne les dédicants,
dans deux cas il s'agit de pérégrins de nom indigène
(Adalus Cloutai dans l'épigraphe à Edovius; Medamus Camalus
dans la première inscription à Bormanicus) et leurs voeux
sont très simples: la divinité indigène est vénérée
par des personnages indigènes ce qui semble logique. La seconde
inscription à Bormanicus présente des différences:
le dédicant porte les tria nomina, la mention de la tribu (Galeria)
et l'origo (Uxamensis); au premier abord tout semble romain, mais le cognomen
(Caturonis) révèle une origine indigène(45),
et la poésie maladroite qui acompagne le voeu semble une velléité
de parvenu. Le choix de la divinité indigène de la part d'un
citoyen romain (même récent) qui provient de plus de 450 Km.
de distance nous parle du prestige du culte indigène, ce qui est
logique si nous analysons les caractéristiques du dieu thermal Bormanicus.
*2) PRESENCE DE DIVINITES TESTIFIEES HORS DE LA PENINSULE IBERIQUE. Bormanicus est une variante testifiée uniquement dans la Péninsule Ibérique du dieu gaulois Borvo-Bormo-Bormano(46) dont l'étymologie celtique le définit comme divinité des eaux bouillonantes (thermales)(47). L'association avec Apollon ne s'est pas produite dans le cas de Bormanicus, ce qui permet de proposer un développement indépendant à partir d'un certain moment (avant l'arrivée des romains) de la divinité dans la Gaule et dans l'occident hispanique. Le syncrétisme entre les divinités thermales indigènes et romaines suivit dans le cas Ibérique des chemins différents puisque les divinités qui substituent les dieux locaux indigènes seront d'une façon majoritaire dans la zone occidentale les Nymphes tandis que le culte d'Apollon guerisseur en contexte thermal n'apparaît pas dans la zone que nous étudions mais se trouve testifié dans la zone Orientale de la Tarraconnaise(48). Il faut penser Borvo-Bormo-Bormano-Bormanicus avec une perspective qui aille au delà des données uniquement hispaniques ou gauloises et au delà de l'association avec Apollon: mieux qu'un dieu topique qui se diffuse depuis un centre héduen(49) il faut proposer qu'il s'agit d'un dieu de type général mais de fonction spécifique (en relation avec les eaux thermales) présent dans des endroits variés du monde celtique et paraceltique. Une importation récente (déjà à l'époque romaine) du culte de Bormanicus pose bien de problèmes si nous analysons d'une part les dédicants des inscriptions de Caldas de Vizela (Medamus Camalus est un indigène dont le second nom est purement hispanique; C.Pompeius Caturonis, étranger à Caldas de Vizela aurait choisi un autre dieu quelconque pour son voeu si Bormanicus n'était qu'un parvenu) et d'une autre part le phénomène de transmission et diffusion de divinités dans l'occident hispanique. En effet le choix syncrétique se dirige généralement vers des divinités de nom romain même si derrière elles la réalité divine reste plus ou moins inchangée; le choix d'un dieu "gaulois" (surtout sans son double syncrétique romain Apollon) n'a un sens que si on propose une époque bien lointaine pour le moment de l'adoption, une époque qui doit correspondre (d'une façon hypothétique) à un moment ou les différences entre les populations de la Gaule et l'occident hispanique n'étaient pas trop grandes. Nous débouchons directement sur un problème historiographique fondamental (mais de difficile solution avec les moyens d'analyse employés jusqu'á présent) pour la connaissance de l' occident de la Péninsule Ibérique avant l'arrivée des romains: le problème du celtisme.
Coventina illustre en quelque sorte une situation similaire. Testifiée
en Britannie en contexte thermal (nommée même Nymphe), l'orthographe
du nom dans la zone de Lugo est un peu différent (Cohvetene ou Cuhve
à côté des Coventina/Covventina/ Covontina/Countina/Covvintina(50)
toujours sans h malgré la variété du théonyme
dans les cas britanniques) ce qui permet penser plutôt qu'à
une importation du culte de la déesse(51)
à une transcription latinisée locale (et maladroite) de son
nom. L'analyse des théonymes indigènes testifiés en
contexte thermal s'avère illustratif de l'importance de l'identité
cultuelle (et culturelle) de l'occident européen avant l'arrivée
des romains.
*3) IMPORTANCE MAYORITAIRE DU CULTE AUX NYMPHES. Les voeux aux Nymphes forment les deux tiers du corpus d'inscriptions que nous étudions (25 de 38 testifications). Six des établis-sements balnéaires les présentent comme invocation exclusive et deux comme invocation mayoritaire. Dans le reste de la Péninsule Ibérique l'importance des Nymphes comme divinités des sources thermales diminue et uniquement trois cas probables sont connus(52).
Les dédicants portent des noms à forte composante indigène
dans cinq cas, et l'orthografe est confuse dans huit cas (le théonyme
est torturé de toutes les possibles manières Nimphis-Nympis-Nymfis-Ninphis-Nimpis).
L'orthographe correcte correspond généralement avec des dédicants
qui portent tria nomina ou des noms non indigènes et une chronologie
avancée. Le cas de Chaves est révélateur: les deux
dédicants portent des noms orientaux, l'un est un affranchi impérial
et l'autre un citoyen romain. Nous nous trouvons devant une réalité
un peu plus compliquée que celle que les premières analyses
avaient révélée(53).
En effet une première analyse montre que les Nymphes jouent dans
la zone le role de divinités syncrétiques et substituent
les anciennes divinités thermales indigènes.Personnifications
de la source thermale, leur caractère dépourvu d'abstraction
les faisaient facilement admissibles pour des populations dont la coutume
était de vénérer des dieux des eaux thermales dont
les théonymes étaient en relation directe avec le bouillonnement
de la source(54). Nous ne pouvons pas savoir
si derrière cette substitution il faut chercher,au moins dans un
premier moment, la main de l'administration romaine et il faudrait disposer
d' une épigraphie plus révélatrice pour justifier
cette hypothèse. Mais ce qui se révèle de façon
évidente est un degré plus avancé dans l'acculturation
religieuse des populations du Nord-Ouest: l'adoption de ce théonyme
latin devient par le nombre de ses testifications une caractéristique
fondamentale du culte thermal dans l'occident hispanique. Une analyse plus
approfondie clarifie que la présence de dédicants orientaux
révéle un moment différent du culte. Il ne s'agit
plus d'invocations de type indigène ni d'hypothétiques impositions
acculturatrices; il s'agit de choix concients de la part de personnages
qui sans doute connaissent d'autres divinités romaines ou grecques
auxquelles il est possible remercier une guérison thermale. Les
inscriptions de Chaves montrent une caractéristique des invocations
aux Nymphes dans cette zone: il s'agit d'un culte de prestige qui canalise
même les voeux des étrangers; un culte suffisament bien établi
et curieusement homogène. Cette homogénéité
et ce prestige se retrouvaient (mais en moindre mesure par le manque de
documents) dans le culte de Bormanicus. Malheureusement nous ne disposons
pas d'un corpus de documents plus important pour illustrer le changement
entre des divinités thermales masculines indigènes (Edovius,
Bormanicus) et des divinités féminines de nom romain (les
Nymphes); cette mutation fondamentale mieux testifiée serait un
instrument magnifique d'analyse du phénomène historique fondamental
développé dans cette zone: le processus de romanisation.
De toutes façons dans le moment actuel de la documentation le culte
thermal sert d'illustration des changements religieux caractéristiques
que l'inclusion de la zone dans le monde romain a provoqués dans
le Nord-Ouest hipanique.
*4) CHOIX DE DIVINITES NON ABSTRAITES. La majorité des divinités
de nom romain testifiées en contexte thermal dans la zone possèdent
la caractéristique du manque d'abstraction.En plus des Nymphes,
les Aquis Eletesibus de Retortillo ou la Fons de Boñar se rapportent
à la source même. La Salus de Baños de Montemayor ou
celle de Baños de Valdelazura semble présenter bien de différences
avec la déesse pleinement romaine, personnification abstraite de
la santé. L'épigraphie de Baños de Montemayor, très
mayoritairement dédiée aux Nymphes permet de proposer que,
par analogie, derrière la dénomination de Salus on vénérait
le même principe que derrière les Nymphes, la qualité
guérisseuse des eaux thermales. L'exemple de la coupe de Castro
Urdiales qui nous montre l'iconographie de la Salus Umeritana(55)
est révélateur de la situation un peu plus à l'Est
de la zone que nous étudions: la déesse est tout simplement
la personnification de la source donneuse de santé, sans l'inscrition
on aurait pensé qu'il s'agissait de la représentation d'une
Nymphe.
*5) MOINDRE TESTIFICATION DE DIVINITES PUREMENT ROMAINES. Les divinités
purement romaines ont une petite importance dans le culte thermal de l'occident
hispanique. Ni Apollon,ni Minerve ont reçu un culte dans les établissements
balnéaires du Nord-Ouest de la Péninsule Ibérique,
ce qui contraste avec ce qui se produit dans la zone de l'actuelle Catalogne(56).
Fortuna Balnearis, divinité pleinement romaine est vénérée
par un citoyen romain dans la Fuente de la Mortera (Tremañes) mais
aussi à Duratón(Segovia,Espagne)(57)
à l'intérieur de la Tarraconnaise; dans ce second cas le
dédicant est un soldat. Il faut peut-être penser à
un culte caractéristique de dédicants très spécifiques;
la date des inscritions n'est pas établie ce qui empêche une
analyse plus correcte. En ce qui concerne l'inscription de Caldas de Lafoes,
les lectures sont encore mal établies; le théonyme Mercurius
Augustus Aquaecus pose des problèmes et peut-être nous parle
d'une manifestation divine à caractéristiques non abstraites
et en relation avec la propre eau thermale, l'indigénisme des dédicants
semble aussi le corroborer.Finalement l'invocation à Isis de Chaves
pose quelques problèmes; la localisation en relation avec l'établissement
thermal n'est pas complètement assurée et en plus le reste
de l'épigraphie de la localité présente des caractéristiques
propres (dédicants orientaux) qui permettent proposer Aquae Flaviae
comme une ville d'eaux "cosmopolite" en un certain sens, ouverte au voies
de communications et moins arriérrée que le reste du territoire
que nous étudions. Chaves serait donc un centre de vie en certain
sens "cosmopolite"(58) où des dédications
à Isis en contexte thermal seraient possibles.
*6) IMPORTANCE DU CULTE THERMAL. La caractéristique fondamentale qui résume en un certain sens les précédentes est l'importance que tient le culte thermal dans cette zone de la Péninsule Ibérique. Non seulement sont testifiées ici la totalité des epigraphes à des divinités indigènes, mais aussi la plupart des voeux aux Nymphes et une bonne partie des invocations à Salus, Fons et Aquis(59). La guérison thermale est due au pouvoir bénéfique de l'eau, mais justement ce pouvoir provient de son caractère sacré, des divinités qui habitent dans son intérieur et qui sont sa personnification. L' importance de l'épigraphie votive en contexte thermal dans l'occident hispanique nous illustre le degré d'acculturation auquel ont été soumises les populations locales. La façon romaine de réaliser le voeu, la langue et dans la plupart des cas le nom de la divinité ont souffert une mutation; mais la phénoménologie de la guérison thermale semble avoir resté inchangée; la divinité ici plus que nulle part dans les provinces ibériques est la cause directe de la santé; ce qui nous fait penser que les technique médicales "scientifiques" romaines ont du être moins acceptées que dans le reste de la Péninsule Ibérique.
Indigénisme, divinités concrètes personnifiant la source thermale, importance de la guérison sacrée, acculturation incomplète nous illustrent sur les caractéristiques culturelles d'une zone de la Péninsule Ibérique qui possède un développement propre, en certaine mesure marginal au reste du monde romain, dans lequel la population accepte de la culture romaine ce qui est proche de sa propre culture, dans laquelle même si l'inclusion dans le monde romain à provoqué bien de changements, certains modes culturels et religieux ont demeuré intacts. Aujourd'hui même, après dix-sept siècles de christianisme, les vieilles croyances dans les eaux sacrées et les esprits des sources n'ont pas encore été complètement déracinées(60), peut-être parce qu'il s'agit de formes religieuses bien adaptées au milieu naturel et qui permettent une relation directe entre le malade et le principe imaginaire qui le guérit.
León presente une épigraphie votive très suggestive dont on peut retenir les inscriptions suivantes:
1.- Piédestal dédié aux Nymphes par T. Pomponius Proculus Vitrasius Pollio et sa femme Faustina(61),tous les deux personnages bien connus(62). Ces mêmes dédicants se retrouvent à Gréoulx (France) où ils dédient une inscription apparue en contexte thermal aux Nymphis Griselicis(63).
2-3.- Deux autels identiques dédiées aux Nymphis fontis ameui par un légat de la VIIè légion (Cn. L. Terentius Homullus Iunior)(64).
4.- Inscription disparue, connue uniquement par le Codex Parisinus Latinus 2036, dédiée aux Nimppis sacrum par un imaginiffer de la VIIè légion (Q. Cornelius Anteros)(65).
5.- Inscription dédiée à Esculape-Salus-Serapis-Isis par deux notables de famille sénatoriale du IIè siècle (L. Cassius Paullus Augustanius Alpinus Bellicius Sollers et M. Cassius Agrippa Sanctus Paullinus Augustanius Alpinus)(66).
Malheureusement nous ne possèdons aucune donnée au sujet de la situation actuelle de l'ancienne Fons Ameui, les inscritions ayant toutes été réutilisées dans la muraille de Lugo. L'hypothèse qu'il s'agissait d'une source thermale, expliquerait la dédicace de Vitrasius Pollio et ses parallèles avec celle de Gréoulx mais il semble plus prudent proposer uniquement que nous nous trouvons devant le culte à une source réputée salutifère et dont les vertus étaient bien connues de l'élite romaine de Legio.
2. F. Arias/P. Le Roux/A. Tranoy Inscriptions romaines de la province de Lugo Paris 1979,87 num. 57 offrent lecture et bibliographie précédente.Sur l'établissement en général voir Diez 1985,90-91 num.15; Diez 1987,248-250.
3. Les douze inscriptions de Brocolitia (Carrawburg) dédiées a Coventina (nommée Nympha dans quelques unes d'elles) sont publiées par R.G. Collingwood/R.P. Wright The Roman Inscriptions of Britain Oxford 1965,485-489, num. 1523-1535.
4. Diez 1985,92-92 num. 17; Diez 1987,214-218 (biblio- graphie antérieure). Les restes sont aujourd'hui visitables. La salle dite apodyterium est la plus vaste mais au moins deux autres sont accesibles. Une bonne partie de l'ancien établis- sement thermal se trouve englouti dans les bases du moderne, notamment entre la source et le grand escalier d'accès.
5. Douteuse semble la relation de l'autel dédié au dieu Laho avec la source thermale malgré l'hypothèse de Arias/Le Roux/Tranoy (op.cit.en note 2),32.
6. Le nom ancien Quintia/Kouíntina peut se mettre en relation avec le théonyme Coventina,divinité testifiée (vid.infra-supra) dans la Péninsule Ibérique uniquement dans la zone de Lugo. Diez 1985,81 num.2; Diez 1987,126.
7. Diez 1985,94 num.21;Diez 1987,281-182.Inscription dans Arias/Le Roux/Tranoy(op.cit. en note 2),88 num.58.
8. L'offrande monétaire se composait de 500 pièces,la plus importante en nombre en contexte thermal de la Péninsule Ibérique. Vid.J.Filgueira/A.García Alen "La carta arqueológica de la provincia de Pontevedra" El Museo de Pontevedra 8,1954-1955,175; Diez 1985,85-86 num. 9; Diez 1987,129-131.
9. CIL II,2546; J.Filgueira/A.D'Ors Inscripciones romanas de Galicia III, Santiago 1955,40-42.A. Tranoy La Galice romaine, Paris 1981,57 pense que cette localité correspond à l''Udata Thermá de Ptol.II,6,24. De toutes façons la proximité avec Caldas de Reis et l'inexistance d'une épigraphie qui montre cette dénomination empêchent que l'hypothèse soit vérifiée pour le moment.De même subsiste le problème de la mansio Aquis Celenis,située par la plupart des auteurs à Caldes de Reis(vid. infra)mais que quelques uns font corres- pondre avec Caldas de Cuntis (vid. Diez 1987,152,155-156).
10. CIL II, 2543.Pour les données de l'archéologie vid. Filgueira/García Alén (op.cit en note 8),173;Diez 1985,86-87 num.10;Diez 1987,153-157.
11. Filgueira/García Alén (op.cit en note 8),189
12. Dans les environs de l'établissement thermal on trouve des toponymes dérivés de la racine celtique bher- présente dans le théonyme Bormanicus et en relation avec le phénomène du thermalisme naturel. La rivière proche se nomme Borbén; et dans les alentours se situe Borbén, réduction habituelle de la mansio Burbida (It. Ant. 430,1); Diez 1987,280.
13. Burgas semble pouvoir se mettre en relation avec la racine celtique bher- malgré quelques opinions contraires. La discussion a été proposée de nouveau récémment par J.L. Pensado "Una nota para la historia de las Burgas" El Museo de Pontevedra 37,1983,401-402 et I. Millán "Encuadramiento etimológico prelatino de la voz Burga" id.,407-420.
14. C. Fernández/A. Seara "Las Burgas y los orígenes de Orense" Revista de Arqueología 10(94),1989,29-37.
15. CIL II,353, bibliographie dans Diez 1985,93-94 num.19; Diez 1987,253-254 et A. Rodríguez Colmenero Aquae Flaviae I. Fontes epigráficas, Chaves 1987,100-101 num. 56 (qui offre des photographies de toutes les inscriptions qu'il étudie).
16. Il faut accepter les calculs de J.M. Caamaño "Las mansiones de la vía 18 en su tramo orensano" Gallaecia 3-4,1979,118-120. Le toponyme ancien semble rappeler le caractère de ville d'eaux de la mansio.
17. Caamaño(op.cit. en note 16),120; Diez 1985,82 num. 3; Diez 1987,229-231 (renvois à la bibliographie précédente).
18. Provient sans doute de l'établissement romain,la transcription récente de Rodríguez Colmenero (op.cit. en note 15),98-99 num.55 avec une photo correcte (surtout celle du Aquae Flaviae. Apendice fotográfico. Recentíssima Adenda Epigráfica Chaves 1988,19) semble la plus valable même si le développement de la troisième ligne peut poser des problèmes.
19. Caamaño (op.cit. en note 16),112-116 situe la mansio et cite la bibliographie précédente.La publication des fouilles d'Aquis Querquernis par A. Rodríguez Colmenero et son équipe comencera en 1991.
20. Eph.Epig.IX,103 -rectifie CIL II,2330-; la première ligne se lit sans doutes NYMFIS. Bibliographie à jour dans Rodríguez Colmenero (op.cit. en note 15),102-103 num. 57.L'ar- chéologie du site fut étudiée par F.López Cuevillas"La mansio Aquis Querquennis"Boletín de la Comisión de Monumentos de Orense 6,1922,416-430;Diez 1985,80-81 num.1;Diez 1987,121-125.
21. Caamaño (op.cit en note 16),110-112 défend l'emplacement et testifie des restes de canalisations et basements; M. Diez Sanjurjo "Los caminos antiguos y el itinerario de Antonino num. 18 en la provincia de Orense" Boletín de la Comisión provincial de Monumentos de Orense 2,1905,319; Diez 1985,83 num. 4; Diez 1987,127-128.
22. Surtout la dédicace à la Concordia du Municipium Flavium Aquiflaviensis: Rodríguez Comenero (op.cit. en note 15),124-126 num. 72.
23. J. de Alarcao Roman Portugal II,1988,6-7 num. 1/116; Diez 1985,90 num. 14; Diez 1987,159-163.
24. 1)La première inscription est apparue dans le centre de Chaves: CIL II,2474;la dernière lecture de Rodríguez Colmenero (op.cit. en note 15),106-107 num. 61 propose l'épithète Aur(iensibus), dû le caractère thermal de la localité l'importation d'un culte à des Nymphes d'un autre endroit semble improbable. 2)La deuxième inscription est récémment apparue à Chaves et présente le texte NYMPHIS SACRUM/G.G.POLYCARPUS/LIBENS FECIT; Rodríguez Colmenero (op.cit. en note 18),178 num. 535.
25. Rodríguez Colmenero (op.cit. en note 15),128 num. 73; SIRIS,321 num.759. L'inscription est apparue dans l'église de Outeiro Jusao, à deux km. de Chaves, il est probable que son emplacement originaire eût été Chaves. Sur les testifications du culte d'Isis en contexte thermal on peut consulter F. Diez de Velasco "Invocaciones a Isis en ciudades de aguas(Aquae) del Occidente romano" Homenaje a Alvarez de Miranda, Madrid 1991 (sous presse); Diez 1987,161-162,62.
26. CIL II 5572=2457 parle par erreur d'une inscription double mais D. de P. Brandao "As inscriçoes luso-romanas dos apontamentos de Frei Bento de Santa Gertrudes" Lucerna 2,1962,34-39;J.R. dos Santos/M. Cardozo "Ex votos a Ninfas em Portugal" Zephyrus 4,1953,60 ou D.M. de Silva"De Buricis (Acerca dos Búrios)" Bracara Augusta 36,1982,241-242 qu'il s'agit de deux différentes.
27. Alarcao (op.cit en note 23),8 num.1/141 ne parle que des inscriptions,mais J. Novaes Las termas de Caldellas Lisboa 1905,2 et suiv. et J. Leite de Vasconcellos Religioes de Lusitania III,1913,358 et Medicina dos Lusitanos Lisboa 1923, 19 parlent des restes romains de la zone; vid.Diez 1987,246.
28. J.J. da S. Pereira Caldas Noticia topographica das Caldas das Taipas Braga 1854,30-31 donne des renseignements sur les ruines romaines. F.J. Salgado Guimaraes "O Museu de Arqueologia Martins Sarmento" Rev. de Guimaraes 88,1978,411 parle des tegulae. Vid. Alarcao (op.cit. en note 23),15 num. 1/257; Diez 1987,272-273. Santos/Cardozo (op.cit. en note 26), 63-64 mettent en relation avec Caldas das Taipas l'inscription aux Nymphes apparue a S. Joao da Ponte (M. Cardozo Catalogo do Museu Martins Sarmento.Epigrafia latina.Guimaraes 1972,55).
29. J.J.da S. Pereira Caldas Noticia archeologica das Caldas de Visella Braga 1853,6 et suiv.;"Carta dirigida a la sociedade Martins-Sarmento" Revista de Guimaraes 18,1901,159-161; P. de Azevedo "Noticias archeologicas colhidas en documentos do seculo XVIII: ruinas de Caldas de Vizella" O Archeologo Portugues 3,1897,214. Les mosaïques ont été publiées par Oliveira Guimaraes "Mosaicos de Vizella' O Archeologo Portugues 8,1903,245-246 et F. Acuña Mosaicos romanos de Hispania Citerior III. Conventus Bracarensis Santiago 1974,46. En genéral Alarcao (op.cit. en note 23),17-18 num. 1/315; Diez 1985,87-89 num.12; Diez 1987,202-213.
30. 1)La première montre un texte simple,et le dédiant est un indigène.La lecture de Cardozo (op.cit. en note 28),26 num. 22 qui suit celle de Leite (op.cit. en note 27)II,1905,266-271 complète celle du CIL II,2402=ILS,4584a. 2) La deuxième,bien plus élaborée et comportant même un prétentieux poème, fut dédiée par un personnage originaire de Uxama, citoyen romain. La lecture du CIL II,5557 (rectifie 2403)= ILS,4584b est plus complète que la postérieure de Cardozo (op.cit en note 28),27.
31. J. Fortes Balineum Luso-Romano de S. Vicente do Pinheiro Porto 1902. Vid. Alarcao (op.cit. en note 23),28 num. 1/473 et I,1988,115; Diez 1987,260.
32. J. Leite de Vasconcellos "Balneario romano de Canave-ses" O Archeologo Portugues 7,1903,284-285; T. Soeiro "Monte Mozinho. Apontamentos sobre a ocupaçao entre Sousa y Támega en época romana" Penafiel 3è ser.1,1984,48-49. Vid. Alarcao (op. cit.en note 23),24 num.1/422;Diez 1985,85 num.8;Diez 1987,242.
33. Santos/Cardozo (op.cit. en note 26),63,66. Vid. Diez 1985,83 num.5; Diez 1987,235-236.
34. A. Vasco Rodrigues Terras de Meda.Natureza e Cultura. Meda 1983,87.Vid.Alarcao (op.cit. en note 23),54 num.4/60.
35. C.J.Moreira de Figueiredo "As termas romanas de Sao Pedro do Sul" Actas e memorias do I Congresso Nacional de Ar-queologia II,1970,57 et suiv. offre la transcription d'un do-cument de 1696 qui parle des restes romains. Aussi E. dos San-tos "As termas de Sao Pedro do Sul. Achegas para a sua histo-ria"Beira Alta 26,1967,477 et suiv.Vid.Alarcao(op.cit. en note 23),56 num.4/110 fig. 107 et I,1988,114 fig.69, le site est en processus d'étude de nos jours; aussi Diez 1987,245-247.
36. Les inscriptions ont été vues par D.de Pinho Brandao "Inscriçoes romanas do Balineum de Lafoes" Beira Alta 18,1959, 229 et suiv.,la lecture AQUAECUS semble préférable a AGUAECUS.
37. M. Gómez Moreno Catálogo monumental de España: provin-cia de Salamanca Madrid 1967,59;F.Fita"Nuevas lápidas romanas de..Retortillo"BRAH 62,1913,543 parle des circonstances de la trouvaille de l'inscription et des aurei;aussi C.Morán Los Ba-ños de Retortillo Salamanca 1926,36 et suiv.Diez 1987,257-259.
38. J.Mélida Catálogo monumental de España:provincia de Cáceres Madrid 1914-1916,152 et suiv.;S.Pesado "Termas de Mon-temayor" Revista de Extremadura 4,1902,263 et suiv. Les nou-velles du XVIè s.sont reportées par J.Cean Bermúdez Sumario de las antigüedades romanas que hay en España Madrid 1832,242-44.
39. L'épigraphie de Baños de Montemayor est en partie perdue.Les inscriptions encore visibles ont été étudiées par J.M.Roldán "Lápidas votivas de Baños de Montemayor" Zephyrus 16,1965,5 et suiv. On estime que les pierres perdues ont été mal lues,la transmission du CIL II,883-887,889,891 est problé-matique. CIL II,888 a été retrouvée au MAN de Madrid (C.M. del Rivero El lapidario del Museo Arqueológico Nacional de Madrid Valladolid 1933 num.38); Eph.Ep. IX,1903,53 est étudiée par P. Paris "Note sur antiquités relevées pendant deux voyages en Espagne" BSAF 1897,377 comme provenant de Baños de Montemayor.
40. Une monnaie de Commode est apparue dans les murs de la salle:Gómez Moreno(op.cit.en note 37),58;J. Maluquer Carta ar-queológica de España.Salamanca,Madrid 1956,119;Diez 1987,227.
41. S.Haba/V.Rodrigo"El culto a las aguas y su continuidad en relación con las vías naturales de comunicación" I Coloquio Internacional de Religiones Prehistóricas en la Península Ibérica Salamanca-Cáceres (sous presse); "Aportaciones a la epigrafía latina del área caperense" Norba 7,1986-1988,53-54= Hispania Epigraphica 2,1990 (sous presse) num. 216.
42. J.Somoza Gijón en la historia general de Asturias. I, época romana Noega 1908,282;C.Fernández Ochoa Asturias en época romana Madrid 1982,152,284; Diez 1985,94-95 num. 22; Diez 1987,263-264. Pour l'inscription CIL II,2701.
43. L'inscription a été relue récémment par F. Diego Ins-cripciones romanas de la provincia de León León 1986,76-77 num. 60 fig. LIII=Hispania Epigraphica 1,1989 num.385. Aupara-vant les lectures étaient très diverses;ex.CIL II,5726-2694. Boñar était nommé au XI-XIIè siècles Boniare et en 952 Balnea-re. Dans les environs coule la rivière Porma appelée Borma encore en 1080;vid.Diez 1985,83-84 num.5;Diez 1987,237-239.
44. Acceptés comme installations de bains depuis les travaux de A. Coelho A cultura castreja no Noroeste de Portugal Paços de Ferreira 1986,53 et suiv. Le bain plutôt qu'uniquement hygiènique possèderait aussi des vertus mystérieuses puisque dans certains cas le contexte de la pedra formosa est en quelque sorte religieux. Strabon II,3,6 parle des habitudes hygiéniques des peuples de la région.
45. Caturonis est bien testifié dans la Péninsule Ibérique et semble provenir du Caturix prerromain (M.L. Albertos La onomástica personal primitiva de Hispania Tarraconense y Bética Salamanca 1966,81; M. Palomar La onomástica personal prelatina de la antigua Lusitania Salamanca 1957,62; J. Untermann Elementos de un atlas antroponímico de la España Antigua Madrid 1965,96-97)
46. CIL XII,494,1561,2343-2344; CIL XIII,2805-2808;5911-5920.
47. C.J. Guyonvarc'h "Notes d'étymologie et de lexicographie celtique et gauloise: le problème du Borvo gaulois, mot ligure ou celtique" Ogam 11,1959,168 et suiv.
48. A Caldes de Montbui (Barcelone,Espagne) sont apparues trois inscriptions à Apollon dans un contexte thermal évident: 1) CIL II,4488; G. Fabre/M. Mayer/ I. Rodà Inscriptions romaines de la Catalogne I,Barcelone (sauf Barcino) Paris 1984,77-79 num.34); 2) CIL II,4489; Fabre/Mayer/Rodà,79-80 num.35; 3) CIL II,4487; Fabre/Mayer/Rodà,76-77 num.33. A Caldas de Malavella (Gerona,Espagne) est apparue une autre inscription à Apollon dans un contexte thermal presque sur: CIL II,6181 +ILS,3232
49. Ce que défend J.J. Hatt "Apollon guerisseur en Gaule..." dans A. Pelletier (ed.) La médecine en Gaule.Villes d'eaux et sanctuaires des eaux Paris 1985,235
51. Hypothèse de L. Monteagudo "Ara de Parga dedicada a Coventina" AEA 20,1947,70; en contre S. Lambrino "La déesse Coventina de Parga(Galice)" Revista da Faculdades de Letras de Lisboa 17,1953,78 et suiv.; Diez 1985,73; Diez 1987,40,244.
52. A Leyre (mais provenant de Tiermas-Zaragoza,Espagne dédiée par un Quintus Licinius Fuscus de profession Aquilex (C. Castillo/J. Gómez Pantoja/M. Mauleón Inscripciones romanas del Museo de Navarra Pamplona 1981,52-53); a Tíjola (Almería, Espagne), et dédiée au Nimpho (R. Lázaro Inscripciones romanas de Almería Almería 1980,93 num.49) tres probablement en relation avec un établissement thermal (Diez 1987,283-284); à Arties (Lérida,Espagne) est apparue une inscription fragmentaire (CIL XIII,21; Fabre/Mayer/Rodà (op.cit. en note 47) II.Lerida, Paris 1986,98-99 num 58) probablement en relation avec un établissement thermal (Diez 1987,220-221).
53. Santos/Cardozo (op.cit. en note 26),53 et suiv.
54. Tel est le cas de Bormanicus (voir note 46) mais aussi d'Edovius (l'etymologie a été étudiée par I. Millán "Conjeturas etimológicas sobre los teónimos gallegos: Edovio" AEA 38,1965,50-54)
55. Il faut se réferrer à la communication de F. Baratte dans ce même Colloque et au travail de J.M. Solana "Precisiones sobre la pátera argéntea de Otañes" Durius 5,1977,139-1454; bibliographie et étude complet dans Diez 1987,289-295.
56. Apollon es vénéré à Caldes de Montbui et Caldes de Malavella (vid. note 48); Minerve à Caldes de Malavella: CIL II,4492; Fabre/Mayer/Rodà (op.cit. en note 48),82-83 num.37.
58. C'est ce que défend M. Malaise "La diffusion des cultes égyptiens dans les provinces européennes de l'empire romain" ANRW 17,3,1984,1650.
59. Vid. sur ces cultes à niveau de la Péninsule Ibérique Diez 1987,49 et suiv.
60. Diez 1987,65-68; Diez 1985,76-77.
61. CIL II,5679; EE IV,17; ILS,1113; F. Diego Inscripciones romanas de la provincia de León, León 1986, 46-47 num. 26 pl. XXV; Diez 1985, 91-92; Diez 1987, 321-322.
62. L' analyse prosopographique de Vitrasius Pollio a été entreprise par G. Alföldy Fasti Hispanienses Wiesbaden 1969, 33-38 et retracée rapidement par R. Syme "Spanish Pomponii: a study of nomenclature" Gerion 1,1983, 263-264. Sa femme, Annia Fundania Faustina était nièce de Faustine l'Ancienne et cousine de Faustine la Jeune donc apparentée directement aux épouses d' Antonin le Pieux et Marc Aurèle.
63. CIL XII,361; ILS 1114; récémment étudiée par A. Chastagnol "Un intendant de domaine foncier sur une inscription latine de Manosque" BSAF 1985,72-74.
64. La première CIL II 5084; ILS 3880; Diego (op.cit. en nota 61), 47-48 num. 27 pl. XXVI-XXVII; Diez 1985, 91; Diez 1987,320. La seconde, plus abimée CIL II 5676; Diego (id.), 48 num. 28 pl. XXVIII; Diez 1985, 90; Diez 1987,321.
65. A. Mundó "el Codex Parisinus Latinus 2036 y sus añadiduras hispánicas" Hispania Sacra 5,1952, 75; AE 1953 num.266; Diez 1985, 92; Diez 1987,322.
66. SIRIS, 235 num. 769a; Diego (op.cit. en note 61), 34-35 num. 16 pl. XIII; Diez 1985, 92; Diez 1987, 322-323; Diez (op.cit en note 25) note 5.