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La peur et la fin du monde selon le Bouddhisme

Copyright:J.M. Verpoorten
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§ 1.- L'enquête qui suit s'intéresse à deux des thèmes proposés par ce congrès, mais se divise en trois parties : d'abord la peur, puis la fin du monde et, en troisième lieu , la peur de la fin du monde.

Les textes qui ont fait l'objet d'une investigations sont:

certaines parties du Canon bouddhique pali ( 1), plus particulièrement le Dighanikaya qui forme le premier recueil (2) des sermons (sutta) du Buddha, et le Majjhimanikaya (3) qui le suit. Ces œuvres mises par écrit aux alentours de l'ère chrétienne, contiennent évidemment des matériaux antérieurs et sont à ranger parmi les plus anciens documents de la collection

le Dhammapada (4), texte de spiritualité court mais fameux , qui relève lui aussi du canon puisqu'il est intégré à son 5e recueil, le Khuddakanikaya ,comme la 2e section de celui-ci

le Milindapanha (5), tout aussi célèbre, mais extra-canonique et composé peut être dès le 2e s. av. n.è.

une partie du Mahavastu, (6) rédigé durant les premiers siècles de notre ère. Relevant en principe de la discipline monastique ou vinaya, cet ouvrage raconte en réalité une partie de la vie du Buddha en remontant à ses réincarnations précédentes. Il y ajoute des légendes et des jataka ; le tout est écrit non pas en pali, mais en sanskrit mixte

des passages d'un grand ouvrage de scolastique mahayana : le Mahaprajnaparamitasastra (7) attribué à Nagarjuna ( 150 de n.è.) mais plus tardif que lui, et connu dans sa traduction chinoise sous le nom de Ta-tche- tou -louen

la section cosmologique du Visuddhimagga (8), synthèse du bouddhisme ancien élaborée entre 400 et 450 de n.è.  par le célèbre commentateur de langue pali, Buddhaghosa. Il nous y présente fin et renaissance du monde à partir des textes du canon pali

des pages sur la fin du monde qui figurent dans l'encyclopédie du bouddhisme d'obédience sautrantika : l'Abhidharmakosa (9) de Vasubandhu (4e s. de n.è.). L'ouvrage perdu en sanskrit mais conservé dans sa traduction chinoise a été rendu en français par L. de la Vallée Poussin.
 

A. La peur dans le canon bouddhique pali

§ 2.- Dans le Canon bouddhique pali (10), la notion de « peur » et les termes qui l'expriment sont relativement rares. Même s'il existe un «sermon  sur  la crainte et la menace » (Bhayabheravasutta, le 4e du Majjhimanikaya) (11), le lecteur a son attention bien plus attirée par d'autres composantes de l'affectivité humaine comme

l'affection                                     le doute               la passion
l'affliction                                     l'égoïsme             la peine
l'agitation                                     le gémissement     la préoccupation
l'attachement superstitieux            la haine                 le regret
le chagrin                                     la honte                 la répulsion
la colère                                      l'indignation           la sérénité
la compassion                             l'indifférence             le souci
la concupiscence                         l'inquiétude             la souffrance
la convoitise                                 les lamentations        la stupeur
le dégoût                                     la langueur             la torpeur
le désespoir                                 le malaise             le tourment
la désillusion                                 la malveillance         le tracas
le détachement                             la méchanceté     la tristesse
la douleur                                     l'orgueil

§ 3.- Quand la peur se manifeste, elle se présente comme un état d'âme qui naît du désir sous la forme de l'affection, de l'attachement, de l'attirance sexuelle. Comme dit le Dhammapada,

« Du désir naît la crainte » (st.215)

« Pour celui qui est complètement délivré de l'amour (piya = ce qui fait plaisir), il n'y a pas de chagrin. D'où lui viendrait la crainte ? » (st.212).

Cet état d'âme ne se limite pas à l'être humain, puisque l'animal (par ex. l'éléphant) peut le ressentir (12). Chez l'homme, en particulier chez le moine, il sera atténué par les quatre attentions (13).

Chez l'animal, il s'accompagne de sauvagerie, de chagrin, de nostalgie (de la forêt) ; chez l'homme - par ex. un maître de maison -, d'agitation et de fièvre (14).

Si on fait peur à autrui, on commet une faute et on l'expiera (15).

La peur peut être conjurée par une volonté de vivre selon la droiture et la justice et de poser des actes bons (16).

§ 4.- Les causes de la peur varient. En voici quelques-unes :

La peur peut naître chez une personne (souvent un roi dans nos textes)

- de l'apparition de quelqu'un qu'on attendait pas (17), d'un génie ou d'un monstre marin (18), du démon Mara (19).

de l'action de l'imagination. Ainsi le roi Brahmadatta rêve qu'on le poursuit l'épée à la main et il a peur (20), tout comme la reine Sudarsana quand elle imagine qu'elle est capturée par un démon de la forêt ou que son mari est piétiné par des femmes (21)

de la vue d'un phénomène physique : la masse des eaux de l'océan (22), le feu (23), des lieux effrayants (24), ou d'une anomalie comme du riz au lait qui, jeté dans l'eau, pétille et produit de la fumée (25)

Sui generis la peur que provoquent certains tremblements de terre chez les dieux et les hommes. Ainsi, lors du parinirvana (= la mort) du Buddha, un fort séisme terrifiant, horrible se produit et le tonnerre des tambours divins éclate (26).

§ 5.-La peur fait pâlir. Elle peut s'accompagner de stupeur et d'un bouleversement ( samvigga), du hérissement des poils (lomahatthajata, lomahamsa) ou des vêtements. Ainsi chez le roi de Magadha qui contemple une énorme troupe de moines chez qui règne un silence de mort, au point qu'on n'y entend pas même un éternuement (27).

Il va de soi que la crainte naît (samtaso uppajjati) devant la mort, et que, à son approche, les gens tremblent et sont anxieux (etthayam jano tasati ca ubbijjati ca) (28). C'est à les rassurer que s'emploie le Buddha dans l'Abhayasutta (Anguttaranikaya II iv sutta 184), en distinguant quatre classes d'êtres angoissées par la peur de la mort et quatre autres qui ne le sont pas. Parmi les premiers, on range

- ceux qui ne sont pas prêts à renoncer aux plaisirs de la vie

- ceux qui sont soumis aux aléas de leur corps et de leurs sensations

- ceux qui se rendent compte qu'ils n'ont rien fait de bon dans la vie

- ceux qui ne se sont ni prononcés ni engagés en faveur du Buddha, du Dharma et du Samgha (28a). Quant à ceux qui n'adoptent pas ces attitudes, ils sont sans peur.

Mais la peur est aussi liée à certains aspects de l'existence : la rage désespérée, la gourmandise, les plaisirs des sens et les femmes que le Catumasutta (n 67 du Majjhimanikaya) symbolise respectivement par les vagues, les crocodiles, les tourbillons et les requins (29).

§ 6.-A l'inverse du commun des mortels, le Buddha ne connaît pas la peur. Bien mieux, il vaccine ses disciples contre elle et terrorise les forces du mal qui l'attaquent.

Incomparable « champ de mérites », le bodhisattva est sans crainte ni tremblement (30), alors même que les dieux peuvent trembler (tasantu) (31)

Le Nirvana est d'ailleurs libre de désastre et de crainte (32)

Dans la scolastique ultérieure -et plus précisément dans le « Traité de la grande vertu de sagesse »- le Buddha est qualifié de visarada, littéralement « assuré, maître de lui », c'est-à-dire sans peur ,. Ce qui lui permet de diriger des assemblées nombreuses, d'affronter des maîtres redoutables, et de passer par la « nuit mystique », pendant laquelle -nous dit le texte- « Le roi Mara et ses armées se créèrent par métamorphose des têtes de lion, de tigre, de loup ou d'ours. Certains n'avaient qu'un œil ; d'autres plusieurs yeux. Certains n'avaient qu'une oreille ; d'autres plusieurs oreilles. Portant des montagnes et crachant du feu, ils encerclèrent le Buddha des quatre côtés. Celui-ci, des doigts de la main, frappa la terre et, en un clin d'œil, tous s'évanouirent » (33).

Même description dans le Mahavastu où l'on précise que la sixième armée de Mara s'appelait Bhiru, c'est-à-dire « (inspirant la ) Crainte (34). A la vue de la bhumisparsamudra, les démons battent en retraite sans cesser d'être terrorisés (35).

Dans le «  Sutta de la pointe de l'étendard » (36), le Buddha conseille à des marchands effrayés par les dangers de la route de commémorer le Buddha, le Dharma et le Samgha, et ils triompheront de leur angoisse .Tout bhikkhu, tout moine qui, à l'instar du Buddha, chemine vers la perfection, vers l'état d'arhat, souhaite devenir « le conquérant de la crainte et de la menace » (37). Il peut annuler sa crainte grâce à la méditation (38). De toute manière, il n'a aucun motif de crainte (tasma araha na tasati sabbabhayehi), alors que le reste des créatures vit dans la peur (tasantu avasesa satta) (39).
 

B. La fin du monde

§ 7.-La fin du monde n'occupe pas dans la pensée bouddhique une place importante. Le fondateur n'avait-il pas refusé de spéculer ou de laisser ses moines spéculer sur une série de problèmes « métaphysiques » qualifiés de « réservés » (avyakrta), c'est-à-dire d'insolubles et de traumatisants. Parmi eux les questions « le monde a-t-il ou non une fin ? Est-il ou non permanent ? » (40).

Toutefois, sur ce point, comme sur d'autres, le Bouddhisme a atténué la rigueur du Maître et fait des concessions au milieu hindouiste ambiant. Il a admis dans ses écritures des traités de nature cosmologique et eschatologique (41), qui se révèlent toutefois plus rudimentaires que leurs homologues de l'hindouisme.

Quelques remarques générales peuvent être faites à propos du thème de la fin du monde :

- le thème est pan-indien et traité aussi bien littérairement comme dans le Harivamsa (42) que philosophiquement comme dans le Prasastapadabhasya (43).

- la fin du monde est habituellement suivie d'un exposé de la recréation, laquelle est plus longuement évoquée, tout simplement parce qu'il est plus facile d'en imaginer les étapes et les détails.

- les deux événements cosmiques se déroulent selon un calendrier calculé en kalpas (pali kappas) (44) ou « périodes cosmiques » extrêmement longues et nombreuses (par ex. «  100.000 » satasahassa, selon Visuddhimagga) et affectant des mondes ( cakkavala) innombrables.

§ 8.- Un texte ultérieur comme le Visuddhimagga (400 de n.è. ; à partir d'ici abrégé Vis) se réfère sur la question à des témoignages remontant aux écritures les plus anciennes du Bouddhisme.

En effet il est déjà question de fin du monde (samvatta) dans le 1er sutta du Dighanikaya : le brahmajalasutta ou « Sutta du filet du brahman ». Ces mêmes éléments quelque peu amplifiés se retrouvent dans le sutta n2 du même recueil : le Samannaphalasutta ou « Sutta du fruit de l'état religieux », ainsi qu'au quatrième sutta du Mahjjhimanikaya, le Bhayabheravasutta déjà mentionné au § 2. (45).

Plus loin dans le Canon pali, nous rencontrons en Anguttaranikaya (46) la liste canonique des 4 périodes cosmiques ( = Vis § 59) , et, un peu plus loin, au 7e nipata, 7e vagga, le Sattasuriyasutta ou « Sutta des sept soleils » (47), utilisé lui aussi par Buddhaghosa (Vis § 36sv.).

Enfin la recréation du monde, son redéployement (vivatta) , et la genèse des divers éléments matériels et humains qui le forment sont décrites dans le sutta n22 du Dighanikaya ou Aggannasutta « Sutta des histoires anciennes » (48).

Ce sont ces suttas qui sont la base de la synthèse sur l'histoire cosmique qui figure au livre III , chapitre 13 du Vis de Buddhaghosa.

Quant aux informations sur le même thème livrées par le Mahavastu et l'Abhidharmakosa de Vasubandhu, elles apportent quelques détails différents qui ont été compulsés avec d'autres dans le livre de L. de la Vallée Poussin « Cosmologie bouddhique » (49).

§ 9.- Est présentée à présent la doctrine de la fin du monde élaborée par Buddhaghosa dans le Vis.

Il est remarquable que l'événement n' y soit pas conçu comme la conclusion objective d'une évolution historique en cours et qui s'achèverait à quelque moment du futur. Il est envisagé comme une étape de la méditation d'un bhikkhu (50) , d'un « moine » expérimenté ou novice qui, dans son cheminement vers la perfection, s'efforce de se souvenir de ses vies antérieures et des événements cosmiques qui les ont entrecoupées.

En quelque sorte, la fin du monde devient une donnée du passé et non de l'avenir et n'est rien d'autre qu' un événement mental.

.La description qui suit suppose une familiarité avec la structure où s'étagent 23 cieux habités par des dieux du même nom et mis en correspondance avec

- 3 dhatus ou « domaines » : celui du désir, celui de la matière subtile, le domaine immatériel.

- 4 étages de méditation (jhana = sanskrit dhyana) succédant au domaine où règne le désir.

En tout , 7 zones se succèdent : les enfers, le monde animal, le monde des morts, celui des êtres vivants ayant nature humaine, celui des dieux, du Brahman doté de forme et du Brahman sans forme (51).

Comme cette structure est en relatif retrait dans notre texte, elle ne sera pas étudiée pour elle-même.

§ 10.- Le cadre où s'inscrit l 'évocation de la fin du monde est donc celui de la « connaissance remémorative des résidences lors des vies antérieurs (Vis § 13 et 66 : pubbe-nivasa-anusatti-nana) (52).

Cette remémoration incombe donc au bhikkhu, fut-il un débutant (adikammika Vis § 22). Il lui faut alors, au milieu de toutes sortes d'occupations et de gestes prévus par son état de vie, s'asseoir et entreprendre la méditation avajjana (Vis § 22) (53), première étape vers l'omniscience selon le Milindapanha (54).

Avec les années et les exercices, il finira par s'ouvrir un chemin spirituel vers ses existences antérieures sur lesquelles le texte s'évertue à fournir des indications qui restent malgré tout très floues.

A un stade nommé « quatrième trance méditationnnelle »  (catutthajjhanika § 27), il accède « au souvenir d'une existence, de deux existences, de ses diverses résidences dans la vie antérieure, avec leurs traits et les détails des faits » (55).

Puis il se remémore le samvatta, la conclusion d'un kalpa/kappa. Le mot a reçu des traductions variées : « involution, disparition, destruction, résorption » » de l'univers.

C'est du samvatta qu'il est question ci-après. Quant à son complémentaire ou vivatta,, « évolution, expansion, recréation »  de l'univers, il ne sera pas envisagé.

A noter que le samvatta est suivi d'une période où le monde est « en état de résorption » (samvattatthayin), tandis que le vivatta se prolonge en vivattatthayin ou « état d'expansion » (Vis § 55). Ces 4 ères portent le noms d' « incalculables » (asamkheya).

Le samvatta est produit par 3 types de catastrophes : un incendie (Vis § 30), un déluge (§ 42), et un ouragan (§ 59), selon que le kalpa finissant a été marqué par des vices (dosa) excessifs, des passions (raga) trop violentes ou un aveuglement (moha) généralisé (§ 64).

§ 11.- L'incendie cosmique embrase non seulement le monde humain mais également celui des dieux (devaloka) du « domaine du désir (kamadhatu) », soit 6 étages habités entre autres par les « Trente-trois (dieux) » et par ceux qualifiés de « Satisfaits » (tusita).

Ensuite, parmi les domaines « sans désir » du Brahmaloka qui restent formés de matière subtile et correspondent aux quatre formes de trances méditationnelles (jhana= sanskrit dhyana), les 5 premiers étages sont aussi en flammes. Le feu s'arrête au seuil du ciel « Radieux » (Abhassara = skr Abhasvara) , peuplé de divinités de même nom.

Le déluge cosmique étend plus haut encore ses ravages et ne s'arrête qu'un seuil du neuvième ciel ou Subhakinha « L'éclatant », peuplé de divinités elles aussi « Eclatantes ».

L'ouragan cosmique balaie tout jusqu'au seuil du Vehapphala , le douzième ciel, «( Celui qui produit un) grand fruit ».

Si l'on se tourne vers la liste des trois « Champs de Bouddha » (Vis § 31) (56), soit jatikkhettam, anakhettam et visayakkhettam, on constate que le premier à être détruit est le deuxième de la liste ci-dessus, soit le « Champ du commandement (d'un Buddha) ». Puis c'est au tour du premier ou « Champ de naissance (d'un Buddha) » à subir le même sort. Le troisième n'est même pas mentionné.

Ces cataclysmes sont tous provoqués par le « grand nuage destructeur du kappa » (kappavinasakamahamegha, § 32sv.).

§ 12.- La destruction par le feu ( §32sv.)

Assez paradoxalement, elle débute par une période de pluie qui plonge les hommes dans la joie quand ils voient leurs semences germer. Puis peu à peu -et cela peut prendre des centaines de milliers d'années- le ciel se tarit (57). Alors les êtres humains (satta), dans la mesure où ils pratiquent la trance méditationnelle (patiladdhajjhana) peuvent se réfugier dans le monde des dieux, quand cesse la pluie qui les fait vivre.

Le cataclysme avait été annoncé 100.000 ans (vassasatasahassa, Vis § 34) avant son éclatement par des dieux du « domaine du désir », les Lokabyuhas. Echevelés, désorientés, versant des larmes qu'ils essuient de leurs mains, vêtus d'habits rouges, ils parcourent , sous des formes diverses, le monde des hommes en proclamant qu'il va périr, que l'océan va s'assécher, que la terre et l'axe du monde - la montagne Sineru- prendront feu. Ils recommandent donc aux hommes de pratiquer la charité etc. et de respecter leurs parents, leur aînés.

Les hommes obéissent et , au moyen de la méditation, renaissent à l'étage supérieur : le monde des dieux (§ 34 et 35).

C'est alors que se lèvent successivement 7 soleils qui abolissent toutes distinction entre le jour et la nuit et dont la chaleur incessante grille la terre, assèche peu à peu tous les fleuves, y compris les plus importants, puis les lacs himalayens.

Chacun des soleils accélère la dessification, non seulement de ce monde, mais aussi de cent myriades de milliers d'univers. L'incendie se propage d'abord au premier des mondes divins, celui des (dieux ) Catumaharajika (§ 41), puis au deuxième, celui des « Trente-trois (dieux) » (Trayastrimsa)(58).

Ensuite le récit devient laconique. Nous comprenons que l'incendie embrase les 11 premiers lokas , les 5 derniers de ce groupe correspondant à la première et deuxième trances méditationnelles (jhana). En tout cas, il ne touche pas à l'Abhassara.

Quand le feu s'est éteint, il ne reste que la grande ténèbre née de la réunion de l'éther d'en bas (hettha-akasa) et de celui d'en haut (upari-akasa) (§ 41).

§ 13.- La destruction par l'eau (§ 42 sv.)

La pluie qui commence à tomber est d'abord constituée de lotus blancs, puis de bâtons et de gourdins et enfin de troncs de palmiers. Sous l'action du vent, elle devient une masse tourbillonante qui fait toiut disparaître, y compris certains cieux (loka) non touchés par l'incendie.

Puis, avec la progressive baisse des eaux, les éléments du monde reparaissent. C'est dans l'Abhassara-loka que prennent naissance les premiers êtres (vivants). Et l'Aggannasutta ou « Sermon sur les commencements » (59), de nous les décrire angoissés face à l'obscurité et heureux de voir poindre le disque solaire qu'ils nomment suriya , « (celui) qui donne la force ». Le Vis nous esquisse encore la genèse de la société, mais cela ne nous concerne pas ici

La destruction du kappa/kalpa est due à un énorme nuage (mahamegha) d'eau salée (kharudaka, § 57).

Celle-ci inonde cent myriades de millions d'univers (kotisatasahassacakkavala, § 57), dissout les montagnes et atteint le ciel Subhakinha (« Tout bien-être »), trois étages plus haut que le point où le feu s'était arrêté (cf. ci-avant § 12) (60).

Quand l'eau se retire, il ne demeure rien que la grande ténèbre des espaces d'en haut et d'en bas réunis (cf. ci-avant § 12fin). Puis , comme après l'incendie, s'amorce le renaissance du monde.

§ 14.-La destruction par le vent (§ 59 sv.)

Les «  vents  de résorption » (samvartaka vata) -comme dit le Mahavastu (61)- ou tout simplement le vent (selon le Vis) déclenchent un tourbillon de fine poussière qui se transforme ensuite en sable fin puis épais, en gravier, en cailloux, en blocs de pierre et grands arbres, lesquels, soulevés de terre, n'y retombent pas, mais, peu à peu écrasés, disparaissent.

Le vent projette tout dans l'espace (akasa, §61), y compris des régions entières et même l'axe du monde, la montagne Sineru. Toutes les masses terrestres s'écrasent mutuellement et disparaissent.

L'action du vent s'étend plus haut encore que celle du feu ou de l'eau et ne cesse qu'au seuil du treizième ciel, balayant tous ceux qui s'étagent jusqu'au Vehapphala (62).

§15.-C'est au total un cycle de 64 kappas qui est ponctué des ces cataclysmes, lesquels se succèdent en séries de 8 (7 destructions par le feu et une par l'eau). La dernière série voit le déluge remplacé par l'ouragan (§ 65sv.)

C'est de tout cela que le bhikkhu en méditation est le témoin ; c'est cela qu'il revit en se disant « j'y étais » (amutra asim § 66) (63). La remémoration de ses résidences antérieures va de pair avec celle de son nom personnel (nama), de sa lignée (gotta), de sa caste , ou, comme dit le texte, « de sa peau claire ou sombre ».

Il apprend aussi s'il était beau, misérable, quelle nourriture (riz etc.) il mangeait, quel âge il avait atteint.

Le méditant prend également conscience des étapes de vie et de renaissance. Mais tout cela, bien que répété à plusieurs reprises, n'en devient pas pour la cause plus précis ou moins flou.
 

C. La peur de la fin du monde

§ 16.- Dans quelques rares passages, il est fait mention d'une peur ressentie à cause ou à l'occasion de l'évolution de l'univers. Dans le Vis, on trouve deux occurrences de ce type.

Quand les Lokabyuhas -ces cavaliers de l'apocalypse- apparaissent aux hommes pour délivrer leur annonce de fin du monde, ceux-ci sont - dit le texte (§ 35)- frappés de terreur (samvegajata), et se mettent à pratiquer la vertu, l'amour ,pour renaître dans le monde des dieux (devaloke nibbattanti).

Puis, durant le kappa de résurrection universel, les êtres sont d'abord effrayés (bhayam nasetva § 45), de l'obscurité, puis soulagés de voir apparaître le soleil.

C'est du côté de l'Abhidharmakosa de Vasubandhu que nous trouvons quelques nouveaux détails sur le même thème.

Au livre III (64), les docteurs de l'école des Sautrantikas citent un sutra de leur propre canon en sanskrit qui est l'homologue du « Sermon des sept soleils » du canon pali (cf. ci- avant § 8). Voici le passage :

« Les êtres nés depuis peu de temps dans le ciel Abhasvara [= pali Abhassara] connaissent mal les lois de la destruction de l'univers. Lorsqu' a lieu la destruction de l'univers par le feu, ils voient la flamme monter et détruire les palais du monde de Brahma. Ils s'effrayent, s'affligent, se troublent 'Puisse cette flamme ne pas monter jusqu'ici'. Mais les êtres qui sont nés depuis longtemps dans le ciel Abhasvara connaissent les révolutions cosmiques et rassurent leurs compagnons effrayés :' N'ayez pas peur…déjà auparavant, cette flamme, ayant brûlé le palais de Brahma, y a disparu' ».

Et Vasubandhu de commenter : « …A l'incendie des mondes du premier dhyana, ils (= les dieux d'Abhasvara) ont la notion de l'arrivée ou de la non-arrivée de la flamme chez eux. Ils ont la notion de crainte ou de non-crainte ».

La migration ci-dessus décrite vers le monde d'Abhasvara/Abhassara se retrouve dans le Mahavastu, mais ce sont les défunts ou l' « Exalted one », avec ses 84.000 disciples, qui l'accomplissent (65).

§ 17.- Conclusion

Ni la peur ni la fin du monde ne sont des éléments centraux du Bouddhisme primitif ou plus tardif. On ne peut pas dire non plus qu'ils en sont totalement absents.

Plutôt que de multiplier les références banales à la peur et à ses causes puisées au Canon bouddhique pali, on soulignera que le Buddha et l'arhat qui le prend pour modèle sont des êtres sans peur parce que maîtres d'eux-mêmes. Bien mieux, ils frappent d'épouvante les forces du mal qui les assaillent et, par là même, deviennent des remparts contre la peur.

Si l'on en juge par la position du Buddha qui conseillait de ne pas se demander si le monde avait ou non une fin et tenait ce type de question pour nuisible au progrès spirituel, on ne devrait pas s'intéresser à la fin du monde dans la littérature bouddhique. Pourtant il en est question et parfois même selon une optique sui generis.

Il est normal que des cataclysmes cosmiques -qu'il s'agisse du feu, de l' eau ou du vent- quand ils ruinent la pyramide des mondes humains ou autres, suscitent l'épouvante. Reconnaissons toutefois que cet aspect des choses n'est que très exceptionnellement souligné dans nos textes.

Rappelons (cf. ci-avant § 9 ) enfin le contexte inattendu où le fait jour le thème de la fin du monde. Elle n'apparaît pas, comme dans d'autres traditions spirituelles ou religieuses, à l'horizon du futur, comme l'ultime étape de l' histoire, mais comme un événement du passé que certains hommes en route vers leur salut revivent dans leurs méditations (67) et qui se reproduit cycliquement pour un nombre incalculable de galaxies, quoiqu'après des intervalles temporels fabuleusement longs.



NOTES

1.L'édition ici utilisée du Canon bouddhique pali est celle, en 42 vol., de J.KASYAP, Bihar Government,1956-61. Dans certains cas, on a eu recours au texte et la traduction de telle ou telle œuvre dans la collection de la Pali Text Society.

2.Pour l'édition et la tr. française des 3 premiers suttas du Dighan., cf. Canon Bouddhique Pali (Tipitaka),texte et traduction…Tome I-fasc.1 par J.BLOCH, J.FILLIOZAT, L.RENOU, Paris 1949.

3.La traduction utilisée s'intitule Majjhimanikaya. The Middle Length Discourses of the Buddha : a New translation, by Bhikkhu NANAMOLI edited and revised by Bhikkhu BODHI, Boston 1997.

4.Texte, tr.française et commentaire par PRAJNANANDA, Publications du Centre Bouddhique de Gretz, Bruxelles 1983.

5.Le Milindapanha a été édité par V.TRENCKNER, London-Edinburgh 1880 et traduit en anglais par T.W.RHYS DAVIDS, Sacred books of the East XXXV et XXXVI, Oxford 1890 ; tr.franç.partielle de L.FINOT, Paris, 1923.

6.Edition et notes de E.SENART, 3 vol., Paris 1977 ; tr .angl . J.J.JONES, Sacred Books of the Buddhists 16, 18, 19, 1976-87.

7.Cf. Mahaprajnaparamitasastra. Le traité de la grande vertu de sagesse.(Trad .annotée) par E.LAMOTTE, tome III : Chapitres 31 à 42…, Louvain 1970.

8.Editions par C.A.F.RHYS DAVIDS, Pali Text Society, Londres 1975 et par H.C.WARREN revue par D.KOSAMBI, Harvard Oriental Series 41, Cambridge Mass., 1950. Cette dernière édition subdivise chaque section (katha) en paragraphes auxquels on fera référence ci-après, à partir du § 8sv. Une tr.angl.a paru à la Pali Text Society. Elle est de PE MAUNG TIN, 3 vol., 1923-31 ; une autre par NANAMOLI a paru à Colombo en 1956.

9.Tr.française de L. DE LA VALLEE POUSSIN, 6 vol., Paris-Louvain, 1923-31 ; reproduction anastatique, Bruxelles, 1980. Il existe une version anglaise de cette traduction par L.M.PRUDEN, 4 vol., Berkeley 1988-90.

10.Un certain nombre de passages relatifs à la peur dans le canon bouddhique pali ont été recueillis dans les anthologies suivantes :

M.WIJAYARATNA, Sermons du Bouddha. Traduction intégrale de 25 sermons du Canon bouddhique, Paris (Cerf), 1988.

A.BAREAU , Bouddha (dans la collection « Philosophes de tous les temps », Paris, Seghers, 1962)

A.BAREAU, En suivant Bouddha, Paris (Lebaud), 1985.

11.On trouve aussi dans l'Anguttaranikaya ,13e chapitre du Catukkanipata, un Bhayavagga qui énumère diverses sortes de craintes (bhaya)(éd.KASHYAP, vol.17 127sv.), cf .Encyclopaedia of Buddhism, III/1 (Sri Lanka 1971), p.25.

12. WIJAYARATNA, p.210 (Dantabhumisutta).

13. WIJAYARATNA, p.214 (ibid.).

14. WIJAYARATNA, p.210 et 214 (ibid.)

15.BAREAU, Bouddha, p.197 (Pratimoksa des Mahisasaka).

16.WIJAYARATNA, p.50 (Pabbattupamasutta).

17.Mahavastu = SENART I I 479-80 = tr.JONES II 426-27.

18.Ambatthasutta = éd .-tr.BLOCH et al., p. 84 ; Mahavastu = SENART I 247 = tr.JONES I 20.

19.BAREAU, Bouddha, p.115 (= Samyukta-agama).

20.BAREAU, Bouddha, p.176-77 ; En suivant Bouddha, p.172 (= Vinayapitaka des Theravadin) .

21.Mahavastu = SENART II 452 = tr.JONES II 403. ; ibid. = SENART II 479-80 = tr.JONES II 426-27.

22.BAREAU, Bouddha p.144 (Suttanipata V 10).

23.Mahavastu = SENART II 457 = tr.JONES II 408.

24.Bhayabheravasutta = tr.NANAMOLI p.102. Dans un témoignage sur la vie actuelle des moines bouddhistes d'obédience vietnamienne en Thailande, le Bhikkhu THIRADHAMMO signale entre autres épreuves à endurer pendant la vie érémitique la peur, la solitude etc. (cf .sommaire de sa conférence donnée dans le cadre de la XIIe conférence de The international Association of Buddhist Studies, Lausanne, 23-28 août 1999).

25.BAREAU, En suivant Bouddha, 208 (= Sutta de Bharadvaja laboureur).

26. BAREAU, Bouddha ,100  (Dighanikaya des Theravadin : Mahaparinibbanasutta) ; En suivant Bouddha, 239 ; 272-73 ; Mahavastu = SENART II 342 = tr.JONES II 313.

27.Samannaphalasutta =éd.- tr. franç. BLOCH et al., p.44 ; BAREAU, En suivant Bouddha, 239. Cf. aussi Milindapanha = TRENCKNER 23 (bhito ubbiggo utrasto samviggo lomahatthajato vimano dummano bhantacitto viparinatamanaso) = tr.FINOT 52 (« effrayé, alarmé, anxieux, agité, frémissant, perplexe, triste égaré, bouleversé[le roi Milinda pensa…] .

28.Milindapanha IV 2 11 = TRENCKNER 148-149 = tr.RHYS DAVIDS, SBE I 210sv.

28a.Cf.Encyclopaedia of Buddhism,1er fasc.,(Sri Lanka, 1961), p.33.

29.Tr.Bhikkhu NANAMOLI, p.563.

30.Mahavastu = SENART II 94 = tr.JONES II 91 : SENART II 345 = tr.JONES II 315.

31.Mahavastu = SENART II 221 = tr.JONES II 214.

32.Mahavastu = SENART II 144 = tr.JONES II 138.

33.Mahaprajnaparamitasastra = LAMOTTE III 1582.

34.Mahavastu = SENART II 240 = tr.JONES II 227.

35.Mahavastu = SENART II 413 = tr.JONES II 366.

36.Dhvajaggasutta = Samyuttanikaya I (éd.Pali Text Society) 218-20, cité LAMOTTE III 1336.

37.Akankheyyasutta = tr.NANAMOLI , p.115.

38.Milindapanha IV 1 69 = TRENCKNER 139 = tr.RHYS DAVIDS, SBE I 197 ; IV 2 11 = TRENCKNER 148 = tr.RHYS DAVIDS, SBE I 210

39. Milindapanha IV 2 9= TRENCKNER 147 = tr.RHYS DAVIDS, SBE I 209 ; IV 2 11 = TRENCKNER 148 = tr.RHYS DAVIDS, SBE I 210.

40.C'est le thème du 63e sutta du Majjhimanikaya, le Culamalunkya = WIJAYARATNA 113sv.

41.Ce sont les Lokaprajnapti (pali :- pannatti). On n'a pas pu consulter E.DENIS, La Lokapannatti et les idées cosmologiques du bouddhisme ancien , 2 vol., Paris 1977, livre où est éditée une compilation tardive (12e s.) élaborée en Birmanie à partir d'anciens textes bouddhistes sur le sujet.

42.Harivamsa XI, sl.1394-1411 traduits en franç. par C.SCHMID, La lutte de Krsna et d'Indra : L'enlèvement de l'arbre Parijata dans le Harivamsa, Bull.d'études indiennes 15 ( Paris, 1997), p.263.

43.Prasastapadabhasya III = tr.anglaise de B.FADDEGON dans The Vaiçesika-system described with the help of the oldest texts , Amsterdam 1918 (1969), Verhandelingen der Koninkijke Akademie van Wetenschappen te Amsterdam, Afdeling letterkunde, Nieuwe reeks XVII, 2.

44.Encyclopaedia of Buddhism VI/1 (Sri Lanka 1996), p.90sv. ; présentation sommaire mais claire chez LAMOTTE, L'enseignement de Vimalakirti, (Louvain 1962), 297.

45.Texte et tr.franç.des deux suttas du Dighanikaya dans l'ouvrage cité ci-avant n.2.

46.Tome II, p.142sv. de l'édition de la Pali Text Society.

47.Tr.angl.de E.M.HARE, dans la collection de la Pali Text Society, vol. IV 100sv. (rééd. 1979).

48.Tr.allemande de R.O.FRANKE, Das Buch der langen Texte des Buddhistischen Kanons…, Göttingen-Leipzig 1913, p.273sv.

49.Cet ouvrage, à l'origine une communication à l'Académie de Belgique 1913, ne parut à Londres qu'en 1918 en raison de la première guerre mondiale. On n'a pas pu le consulter ici.

50.Mahavastu = SENART I 52-53 = tr.JONES I 43 . Cf. aussi SENART II 284 = tr.JONES II 266.

51.Un tableau de ces éléments est fourni par LAMOTTE, Histoire du bouddhisme indien des origines à l'ère Saka, Louvain 1976, p.35 ( tr.anglaise Leuven, 1988). On en parle aussi dans RENOU-FILLIOZAT, Inde Classique (Paris-Hanoi, 1953) II § 2259sv. Les 4 méditations sont mentionnées en Vis § 22 ; la première en § 41 ; la quatrième en § 27.

52.Cf.Encyclopaedia of Buddhism V/1 (Sri Lanka 1990), p.106.

53.Cf.Encyclopaedia of Buddhism II/3 (Sri Lanka 1967 ), 402.

54.Selon Milindapanha IV 1 19 = TRENCKNER 102-106 = tr.RHYS DAVIDS, SBE I 154sv. , où avajjana est traduit « reflection ».

55.Reprise de Dighan., Brahmajalasutta et Samannaphalasutta,= éd.-tr.franç.BLOCH, 12 § 27 et

56. Le concept de « Champ de Buddha » est central dans le Grand Véhicule. C'est l'espace extraordinnairement vaste où le Buddha peut faire entendre son enseignement, cf. Encyclopaedia of Buddhism III/3 (Sri Lanka 1973), p.428sv. ; E.CONZE, Le bouddhisme dans son essence et son développement (Paris s.d.), p.176sv. et ci-après n.67.

57.Reprise de Anguttaranikaya, Sattasuriyasutta, cf ci-avant.§ 8.

58.RENOU-FILLIOZAT, Inde Classique II § 2260.

59.Cf.ci-avant § 8.

60.RENOU-FILLIOZAT, Inde Classique II § 2261.

61.Mahavastu = SENART I 236 = tr..JONES I 192.

62.RENOU_FILLIOZAT, Inde Classique II § 2261.

63.Citation de Dighan., Samannaphalasutta = éd.-tr.franç.BLOCH ., 72.

64.Cf. LA VALLEE POUSSIN, L'Abhidharmakosa de Vasubandhu, tome II 20 ; 181-87 ; 207-17.

65.O.c., 20.

66..Mahavastu = SENART I 52 ; 63 ; 338 = tr.JONES I 43-44 ; 52 ; 285.

67.Ceci doit se comprendre à la lumière des constatations de E.CONZE, (o.c.ci-avant n.56, p.178) : « Peu d'entre nous aujourd'hui croiraient possible de créer un monde par le simple fait qu'on le désire. Le pouvoir créateur des actes éthiquement pertinents est aussi évident pour les bouddhistes qu'il est étrange pour nous…Le monde des choses n'est en réalité rien de plus qu'une sorte de reflet des actes des hommes…Le mérite d'un Bodhisattva peut être assez grand pour créer une Terre Pure… »



INDEX BIBLIOGRAPHIQUE

(Liste des noms d'auteurs et d'oeuvres avec renvois aux § et notes contenant des détails sur eux)

Abhayasutta: n.28a

Abhidharmakosa de VASUBANDHU : n.9

Aggannasutta: § 8

Akankheyyasutta: n.37

Ambatthasutta : n.18

Anguttaranikaya : § 8

BAREAU A. : Anthologies de textes du Canon bouddhique pali, n.10

Bhayabheravasutta : § 2

Bhayavagga : n.11

BHIKKHU NANAMOLI : traductions de Majjhimanikaya, n. 3 et de Visuddhimagga, n.8

BHIKKHU BODHI : édition de Majjhimanikaya, n.3

BLOCH J. : édition-traduction franç. des 3 premiers suttas du Dighanikaya ,n.2

BODHI : cf. BHIKKHU

Brahmajalasutta : § 8

BUDDHAGHOSA : auteur du Visuddhimagga § 1

Canon bouddhique pali : § 1

CONZE E. : n.56

Culamalunkyasutta : n.40

DENIS E. : n.41

Dhammapada : § 1

Dantabhumisutta :n.12

Dhvajaggasutta : n.36

Dighanikaya : § 1 etc.

Encyclopaedia of Buddhism ed. by G.P.MALALASEKERA, Colombo 1961 sv., 5 vol.parus

FADDEGON B. : n.43

FILLIOZAT J. : n.2 ; 51sv.

FINOT L. : traduction franç.du Milindapanha, n.5

FRANKE R.O. : traduction allemande du Dighanikaya n.48

HARE E.M. : traduction de l'Anguttaranikaya n.47.

Harivamsa : n.42

JONES J.J. : traduction du Mahavastu n.6

KASHYAP J. : édition du Canon bouddhique pali, n.1

KOSAMBI D. : co-édition du Visuddhimagga n.8

LAMOTTE E. : trad. franç. du Mahaprajnaparamitasastra, n.7 ; du Vimalakirtinirdesa, n.44.

LA VALLEE POUSSIN L.de : trad. franç. de l' Abhidharmakosa, n.9

Lokaprajnapti/pannatti : n.41

Mahaprajnaparamitasastra (de NAGARJUNA ?) : n.7

Mahavastu : n.6

Majjhimanikaya : n.3

MALALASEKERA F. : cf. Encyclopaedia of Buddhism

Milindapanha : n.5

NAGARJUNA : cf. Mahaprajnaparamitasastra

NANAMOLI, : cf. BHIKKHU

Pabbatupamasutta : n.16

Pali Text Society : n.1

PE MAUNG TIN : tr.du Visuddhimagga n.8

PRAJNANANDA : éd.-tr.franç. du Dhammapada, n.4

Prasastapadabhasya : n.43

PRUDEN L.M. : n.8

RENOU L. : n.2 ; 51sv.

RHYS DAVIDS C.A.F. : éd. du Visuddhimagga, n.8

RHYS DAVIDS  T.W. : tr. du Milindapanha, n.5

Samannaphalasutta : n .27 ; § 8

Sattasuriyasutta : § 8

SCHMID C. : n.42

SENART E. : éd. du Mahavastu, n.6

Suttanipata : n.22.

TRENCKNER V. : édition du Milindapanha n.5

VASUBANDHU : auteur de l'Abhidharmakosa, § 1

Visuddhimagga : n.8

WARREN H.C. : éd. du Visuddhimagga, n.8

WIJAYARATNA M. : Anthologie de textes du Canon pali en tr. franç., n.10